Le Malade Imaginaire
Du mardi 25 mars au
samedi 19 avril 2025
« LE MALADE IMAGINAIRE »
de Molière
Le 10 février 1673, Molière joue « Le
Malade Imaginaire » et meurt à l’issue de la quatrième représentation. « Le
poumon..., le poumon, vous dis-je. » Son œuvre grandiose s’achève sur
cette puissante comédie où il se moque des médecins de son temps, voyant en
eux, après Tartuffe, de nouveaux imposteurs. Il est aussi question d’amour, de
mariage forcé, de la condition de la femme, de la faiblesse humaine... On se
croirait au XXIe siècle, non... ?
Louis XIV aurait dit : « Les
médecins font assez souvent pleurer pour qu’ils fassent quelquefois rire ».
Avec : Michel de WARZEE, Stéphanie MORIAU, Alexandre von SIVERS, Lara BEYER, Cyril COLLET, Marcel DELVAL, Bruno GEORIS, Karin CLERCQ, Nicolas VANDERSTRAETEN, Bernard d'OULTREMONT, et, en alternance, Juliette de WARZEE et Lily GRAND.
Décor : Serge Daems
Création Lumières : Bruno Smit
Bords de scène après la représentations du jeudi 27 mars.
Presse :
Branché-Culture
UN FORMIDABLE, PÉTILLANT ET RABELAISIEN « MALADE IMAGINAIRE » DE MOLIÈRE DANS UNE REPRÉSENTATION INTEMPORELLE À LA COMÉDIE CLAUDE VOLTER !
La Comédie Claude Volter, un lieu emblématique du théâtre bruxellois, accueille actuellement une production captivante de la célèbre pièce de Molière, Le Malade imaginaire.
Sous la direction de Michel De Warzée, cette adaptation promet de raviver l’esprit comique et critique de l’œuvre tout en offrant une expérience théâtrale moderne et accessible.
Écrite en 1673, Le Malade Imaginaire est l’une des dernières œuvres de Molière, qui mêle habilement comédie et satire sociale, un Molière qui mourut le 10 février 1673, à l’issue de la quatrième représentation.
La pièce raconte l’histoire d’Argan, un hypocondriaque obsédé par sa santé, qui se laisse manipuler par les médecins et son entourage. À travers ce personnage, Molière dépeint avec humour les travers de la médecine de son époque et les relations familiales, tout en questionnant la nature de la maladie et du bien-être. Sous la houlette de Stéphanie MORIAU, la mise en scène de cette production se distingue par son approche dynamique et inventive. Jamais l’humour de Molière n’a été aussi bien mis en valeur dans ce classique intemporel, et on jubile réellement face à cette mise en scène formidable et devant le jeu formidable d’une distribution impeccable. Michel DE WARZEE, est connu pour sa capacité à réinterpréter les classiques, et il réussit à insuffler à son personnage d’Argan une nouvelle vie, tout en respectant son essence. Sa truculence et son sens inné de la scène et du ton en fait un malade épatant ! Et que dire de Stéphanie MORIAU qui à chaque fois me ravit par son sens incroyable de la scène et son talent tant comique que tragique à se fondre littéralement dans les rôles qu’elle interprète. Son incarnation de Toinette est irrésistible.
Et puis il y a le reste de la distribution composée d’Alexandre von SIVERS, Lara BEYER, Cyril COLLET, Marcel DELVAL, Bruno GEORIS, Karin CLERCQ, Nicolas VANDERSTRAETEN, Bernard d’OULTREMONT, et, en alternance les enfants Juliette de WARZEE et Lily GRAND, admirable ce soir-là.
Au-delà de la comédie, Le Malade Imaginaire soulève des questions profondes sur la santé, la peur de la maladie et la quête de l’amour. La pièce invite les spectateurs à réfléchir sur leur propre rapport à la santé et à la médecine, tout en offrant une critique acerbe des pratiques médicales et des charlatans qui en profitent. Comme toujours Molière était en avance sur son temps par sa lucidité et son sens unique de la critique sociale au travers de l’humour le plus désopilant. Grâce à cette mise en scène audacieuse et un casting talentueux, cette adaptation du Malade Imaginaire de Molière n’est ni plus ni moins que la meilleure à laquelle il m’ait été donné d’assister, et j’ai dû en voir six ou sept dans ma vie, et portées par des acteurs prestigieux. Celle-ci se déguste comme un bonbon acidulé qu’on laisse lentement fondre en bouche pour un saisir toutes les saveurs.
Que vous soyez un fervent admirateur de Molière ou un novice en quête de découvertes théâtrales, ne manquez pas cette expérience unique qui célèbre l’un des plus grands dramaturges de la langue française. La Comédie Claude Volter n’est peut-être pas le plus grand théâtre de Bruxelles en matière de capacité de spectateurs, mais on y revient toujours avec bonheur, et qualitativement elle est indispensable à la survie et à la mise en lumière d’un théâtre intemporel, classieux et indispensable. Bravo !
Jean-Pierre Vanderlinden
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Les Billets de Deashelle Arts & Lettres Spectacles
Question: pourquoi jouer encore « Le Malade Imaginaire » de Molière en 2025? N’est-il pas temps de balayer la si célèbre colère de Molière, …qui lui valut tout de même de mourir sur scène, en crachant ses poumons? Cette pièce phare, qui met pourtant en lumière des critiques sociales et humaines, vraiment intemporelles, conserve-t-elle encore aujourd’hui toute sa pertinence par rapport aux fantastiques performances de notre médecine? Les médecins d’Argan existent-ils toujours? Ne sommes-nous pas heureux et fiers des gigantesques progrès scientifiques dans le domaine de la santé qui n’ont eu de cesse d’éradiquer le fléau de terribles maladies, de prolonger de vastes années l’échéance de notre vie, de permettre un confort salutaire devant la douleur et les handicaps de toute espèce, et de chercher même , grâce à l’intelligence artificielle, des chemins vers l’immortalité? Il nous reste néanmoins de belles interrogations. Entre autres, la question de la confiance envers les certains professionnels de la santé. Aussi, la place de l’humain dans ses rapports à la maladie et à la mort restent des questions cruciales. Sans compter nos interrogations sur l’éthique médicale. Il va sans dire que, mues par la peur ou l’obsession de la santé, de nouvelles tendances hypocondriaques ne cessent de se développer grâce à internet et de nous brouillent parfois l’esprit. Nous assistons aussi, impuissants à l’enrichissement effréné des laboratoires pharmaceutiques, et notre crédulité face aux charlatanismes de tout poil n’a finalement pas d’âge. L’ironie mordante de Molière sur les médecins de son temps n’a donc pas vécu. Il critique allègrement l’aveuglement, les abus de pouvoir et le manque de bon sens: des travers humains intemporels. Ce printemps, une troupe de comédiens ultra rodée, vous accueille à la Comédie Claude Voltaire pour rendre hommage à ce dramaturge d’exception. C’est l’occasion de savourer la chatoyante langue française du 17e siècle , de cultiver nos racines culturelles,de nous faire réfléchir et nous distraire. Quoi de plus agréable que de se replonger dans cette sublime période classique, éclairée à la bougie, scandée par la musique de Lully si chère au Roi-Soleil, dans une magnificence de costumes, de mobilier et de verbe? Si, lire la pièce est sans doute passé de mode dans les programmes scolaires, y convier les élèves ne peut que faire grand bien! Ils feront le plein de satire du pouvoir et des conventions sociales… et apprendront à faire fi du ridicule.Surtout que cette comédie délirante nous donne rendez-vous avec le rire! Une arme puissante pour interroger la société. Notre outil primordial de libération et le plus bel accès à la joie. Un plaisir partagé par de fougueux comédiens qui mettent au pilori, de façon incisive et narquoise, tous les faux scientifiques, les coureurs et coureuses d’héritage et leurs notaires et avocats véreux, les hypocrites, les égoïstes, les verbeux, les prétentieux… tout ce délire des excès du monde si bien croqués plus tard dans « Les Caractères » de sieur de La Bruyère. …Les premiers pas vers l’émancipation sociale. Merci à la changeante et éblouissante Toinette! Figure féminine forte et insolente qui défie sans relâche l’autorité et manipule Argan pour son bien et celui de ses filles. « Mettez la main à la conscience, est-ce-que vous êtes malade? » Lui, une inoubliable et formidable figuration de tous nos inconforts, Merci Argan. Félicitations à Karin Clercq pour son intrépide assurance dans son interprétation du double jeu vénal et vénéneux de Béline, un élixir de mauvaise foi! Merci bien sûr à la clique de fieffés médecins (de père en fils), apothicaires et gens de la finance et de la roublardise, prêts à rendre juste ce qui n’est pas permis. Tous, ils sont prolifiques en grimaces, verbiage ampoulé et galimatias, mariné de latin de cuisine. Merci à la délicieuse Louison, tellement habile dès le plus jeune âge à entortiller des mâles qui croient aux vertus du fouet! Bravo ma fille, comédienne en herbe! Merci Alexandre von Sievers, pour sa splendide diction dans la sincérité de son rôle de sauveur et pour sa noblesse de cœur! Et si, l’amour était le vrai nectar de la vie? Merci Angélique et Cléante, tellement intenses dans leurs émois amoureux et leur détachement des choses matérielles et surtout, des mariages forcés… Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pour le réseau Arts et lettres
Edmond Morrel
« Le malade imaginaire », une remarquable mise en scène de Stéphanie Moriau à la Comédie Claude Volter.
Ah ! Molière doit se réjouir là-bas, dans les cintres d’un théâtre éternel, d’où il nous observe depuis quatre cent ans! Il devait être là avec nous et se réjouir comme nous d’assister à la représentation de sa dernière pièce, Le malade imaginaire, mise en scène par Stéphanie Moriau avec une énergie, une intelligence et une grâce qui a stimulé la troupe de la Comédie Claude Volter, dont chaque comédienne, chaque comédien, dans son rôle respectif donne le meilleur ! On sait combien « la troupe » que dirigeait Jean-Baptiste Poquelin constituait une part importante de l’énergie vitale et lumineuse dont irradiaient les spectacles de Molière.
Dans le spectacle de la Comédie Volter dont la première se donnait hier, (mercredi 16 mars 2022), le public enthousiaste a retrouvé ce que le théâtre donne de mieux et dont il a été privé pendant ces mois de confinement culturel : Une pièce de théâtre, une comédie, une tragédie, un drame cela doit être une sorte de personne ; cela doit penser, cela doit agir, cela doit vivre écrivait Victor Hugo. Molière nous donne aussi, dans cet élan collectif qu’insuffle le spectacle vivant, à réfléchir sur la condition humaine, au-delà des siècles, de l’Histoire et de la géographie.
Comme le dit Stéphanie Moriau, « cette œuvre n’a jamais fini de dire ce qu’elle a à dire. Par sa sidérante actualité, elle nous explique ce qui nous arrive aujourd’hui, mieux que nous ne parvenons à le faire. Molière, auteur du XVIIe siècle, nous aide à comprendre le monde et les hommes d’aujourd’hui. » La metteuse en scène poursuit en citant quelques unes des ces pistes actuelles que la pièce nous invite à parcourir : « l’anxiété face à la maladie, la peur de la mort, la condition féminine (le mariage forcé notamment), le charlatanisme… ». La comédie permet d’aborder tous ces sujets et de leur donner une dimension universelle par le fait que nous en rions d’abord – et le jeu des comédiens explore à merveille toutes les drôleries du texte – avant de nous tourner les uns vers les autres et de nous rendre compte de l’actualité du Malade imaginaire. Une exemple nous en est donné par Stéphanie Moriau et Michel de Warzée lorsqu’ils indiquent : « l’argument de la pièce s’insère excellemment dans l’air de notre temps où une pandémie a brutalement mis en lumière les limites actuelles des sciences médicales, le cynisme de leur commerce, la présomption et la suffisance de certains spécialistes et les avis péremptoires diamétralement opposés de certains scientifiques. »
Mais, au-delà des thématiques déjà évoquées, il y a aussi, souterraine et permanente, incarnée derrière les grimaces de souffrance supposée d’Argan, le malade imaginaire, cette angoisse de la mort que nous ne cessons d’interroger. Molière, de là-haut, a dû applaudir à cette représentation-ci de son Malade imaginaire. Comme nous, il a salué la composition drôlatique d’un Michel de Warzée au mieux de son talent, explorant avec gourmandise la complexité de son personnage. Au-delà de la drôlerie et du ridicule de son hypocondrie, il nous attendrit par son humanité et sa faiblesse que le comédien révèle progressivement avec une humanité touchante de justesse, une merveilleuse complicité entre le comédien et son personnage. Grugé par les médecins, par sa méprisable deuxième femme, Béline (jouée avec toute la perversité méchante qui convient par Karin Clercq) qui l’a épousé pour son héritage), il se révèle finalement un père aimant, autorisant le mariage d’amour de sa fille Angélique qu’il avait d’abord promise en mariage à …un médecin, Thomas Diafoirus, fils de son propre médecin traitant (Monsieur Diafoirus). Molière, de là-haut, a dû jubiler en retrouvant dans le jeu de Stéphanie Moriau, l’allégresse et la puissance de jeu d’Armande Béjart à laquelle était réservé il y a 350 ans le rôle de Toinette, la servante révoltée, combattante, impertinente, la vraie voix de Jean-Baptiste Poquelin! (Armande personnage d’un récent roman d’André Versaille dont nous avions rendu compte) ! Stéphanie Moriau donne à Toinette cette énergie décapante qui allie drôlerie, double jeu (elle se déguisera en faux médecin dans une composition drôlatique !) , commedia del arte et puis, comme toujours chez Molière, une générosité d’âme qui nous émeut autant que les protagonistes.
Et puis Molière là-haut s’est attendri de ravissement en écoutant et en regardant le jeu de Juliette de Warzée incarnant Louison, la petite fille d’Argan. Cette jeune comédienne, son nom l’indique, a sans doute de qui tenir, mais tout de même, quelle présence au jeu, quelle justesse de ton, quelle force espiègle et souriante elle développe pour apprivoiser la colère de son père tout en défendant les secrets de sa sœur ainée Angélique ! Ce dernier rôle est interprété par Lara Beyer qui sait décliner toutes les facettes d’un personnage qui aurait pu être convenu et qui, grâce à elle, se décline en nuances dans le jeu amoureux (avec Cléante interprété par l’excellent Cyril Collet), dans la complicité avec Toinette, dans la révolte contre un mariage forcé et dans l’amour filial à l’égard de son père !
Les autres protagonistes composent avec brio le reste de la distribution, chacun incarné par des comédiennes et comédiens au mieux de leur qualité de jeu et de leur présence sur scène : les Diafoirus père – médecin d’Argan- et fils – gendre « idéal » aux yeux d’Argan (Bruno Géoris et Nicolas Vanderstraeten), Monsieur Bonnefoy (Bernard d’Oultremont qui joue aussi le personnage de l’apothicaire Fleurant) , Monsieur Purgon (Marcel Delval) et Béralde, le frère d’Argan qui tente de raisonner ce dernier et de protéger sa nièce des délires du père. Cet échange nous vaut une scène mémorable entre Alexandre von Sivers et Michel de Warzée qui ne cachent pas leur bonheur d’échanger les répliques de la scène II de l’Acte III, dans laquelle Béralde évoque les intentions de …Molière et défend le dramaturge et son oeuvre. La mise en abyme est parfaitement réussie! Le public de cette première n’a pas caché son enthousiasme en applaudissant à tout rompre à la fin du spectacle. Celui-ci a pourtant été interrompu par une panne de courant qui a altéré l’éclairage de scène pendant quelques minutes.
Jean Jauniaux
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L'Eventail
À la Comédie Royale Claude Volter : Le Malade Imaginaire, de Molière.
« Quoi de neuf ? Molière ! », le fameux mot de Sacha Guitry est peut-être devenu un lieu commun, mais il s’applique tellement bien à l’ultime comédie de Molière. Les personnages et les caractères de ses pièces, nous les croisons tous les jours. Depuis le 17ème siècle, ils ont sans doute évolué mais sont toujours bien là, dans leur profonde nature humaine. L’hypocondriaque Argan, son entourage et les situations dépeintes dans Le Malade imaginaire ne sont-ils pas des réalités de notre temps ? Dans le cas de la cuisante satire des médecins et de la médecine qui constitue l’argument même de la pièce, l’intemporalité des personnages est rendue plus évidente encore par la pandémie que nous traversons. N’a-t-elle pas mis en lumière les limites actuelles des sciences médicales, le cynisme de leur commerce, la présomption et la suffisance de certains spécialistes et les avis péremptoires diamétralement opposés de certains scientifiques ? De même, lorsque Argan demande « Que faire donc quand on est malade ? » et que son frère Béralde lui répond : « Rien. Il ne faut que demeurer en repos…et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes et non pas de leurs maladie. », ne se rapproche-t-on pas de certains arguments des « antivax » ?
La mise en scène de Stéphanie Moriau fait ressortir cette modernité de Molière en étant parfaitement respectueuse de l’œuvre, dans l’esprit et la lettre. Sa réalisation est éminemment féminine, dans le meilleur sens du terme, et proche d’une conception de Louis Jouvet qui pensait que le théâtre doit être propulsé par un sentiment et non par la raison. Son excellente interprétation de la servante Toinette paraît refléter ce concept. Tout comme celle de Michel de Warzée qui reprend brillamment son rôle d’Argan en y apportant toute la drôlerie populaire de la farce. Il devient même émouvant lorsque cet homme, en vérité naïf et bon, réalise la supercherie et la fausseté de sa femme Béline. C’est Karin Clercq qui interprète avec une chaleur bien calculée cette Béline hypocrite qui appelle son mari « mon fils », le considère comme un enfant et se réjouit de sa (fausse) mort. Elle a un complice, Monsieur Bonnefoy, son notaire (voire davantage ?) joué avec malice par Bernard d’Oultremont. Ce dernier est aussi Monsieur Fleurant, l’apothicaire armé de sa grande seringue pour administrer « une potion ascendante ».
Toute la distribution est brillante. On y retrouve quelques valeurs sûres du théâtre belge. Par exemple, Alexandre von Sivers qui joue avec une certaine ironie jubilatoire contenue Béralde, le frère d’Argan. C’est lui qui préconise comme seul remède à la maladie de « voir quelques-unes des comédies de Molière ». C’est Bruno Georis qui interprète avec beaucoup de drôlerie le docteur Diafoirus. Nicolas Vanderstraeten joue de manière tout aussi cocasse son fils, Thomas Diafoirus, « un grand benêt nouvellement sorti des écoles », qu’Argan, à la recherche d’un gendre médecin, veut imposer comme mari à sa fille Angélique (Lara Beyer). Sans succès, celle-ci étant éprise de Cléante (Cyril Collet). Thomas fait ses compliments à Angélique en lui récitant un cours d’anatomie et en l’invitant, en guise de rendez-vous galant, à la dissection d’un cadavre de femme… Enfin, Monsieur Purgon, autre médicastre d’Argan, est incarné par Marcel Delval. Le rôle est beau, Molière l’ayant façonné pour qu’il suscite de la part du public un mépris sardonique pour la gent médicale.
Enfin, une mention spéciale pour les très jeunes Juliette de Warzée et Lily Grand, interprétant en alternance Louison, la cadette des filles d’Argan. Le décor de Serge Daems est élégant et lumineux (en dépit de gros problèmes d’électricité dans la commune qui ont un moment plongé le théâtre dans le noir complet le soir de la première). Bruno Smit, en régie, a donc eu bien du mal à assurer ses éclairages, par ailleurs très soignés. JC Darman