Presse :

Jean Jauniaux

Et si on s’invitait au théâtre ce soir? Pour renouer avec la comédie à la Comédie royale Claude Volter…avec « L’invité », mis en scène par Michel de Warzée?

Le public de la Comédie Claude Volter n’a pas boudé son plaisir à la représentation de la première de « L’invité ».

Les rires fusaient aux bons mots, aux situations cocasses, aux rebondissements, à la drôlerie de certains éléments de décor (comme ce train électrique miniature dont le circuit occupe tout l’appartement de Gérard et Colette).

Comme pour les comédies (qu’on appelait naguère « de boulevard ») , il faut – afin de goûter pleinement cette pièce de David Pharao, – laisser au vestiaire la tension critique, les problèmes du monde, les échéances électorales.

Il faut, comme lorsqu’on fait une entorse au régime alimentaire strict que l’on se promet de suivre dès le jour de l’an, s’abandonner au rire si communicatif que ne manque pas d’engendrer la mécanique de drôlerie mise en œuvre par l’auteur à succès (La pièce « L’invité » , créée au Théâtre Edouard VII à Paris, lui a tout de même valu 4 nominations aux Molière 2024, et un projet d’adaptation au cinéma est en cours…) .

Et puis, en cette période de disette de subsides (comme l’a rappelé fort opportunément Michel de Warzée à l’entracte), il convient nous semble-t-il de soutenir le théâtre, et, en particulier celui qui donne au public un éventail aussi large dans le répertoire de sa troupe, comme ici où nous avons vu tant de stimulants spectacles (un souvenir immédiat: le merveilleux et tonitruant Malade imaginaire qui sera à nouveau à l’affiche au printemps).

Et puis, il y a ce bonheur singulier, de rire de bon cœur, même s’il y a bien de la cruauté à se moquer ainsi des déconvenues de Gérard (cadre moyen au chômage depuis trois ans), Colette (son épouse désarmante d’angoisse de mal faire) et Alexandre (le voisin du dessous qui veut aider les premiers à affronter le responsable « RH » d’une entreprise qui s’apprête à embaucher Gérard et qui est « L’invité » du couple. Le public n’a eu de cesse d’applaudir les comédiens dans leurs rôles-titres: Stéphanie Moriau (qui donne à Colette une présence éberluée aussi désarmante que réussie dans la drôlerie), Frederik Haùgness (qui démultiplie les états d’âme de Gérard, ses déceptions, sa peur de l’échec, sa volonté maladroite de bien faire, ses petites manies, sa double passion pour son poisson rouge et pour son train électrique)…) , Michel de Warzée ( le voisin du dessous, bougon en diable, mais prêt à rendre service quitte à tromper son monde…) et Bernard d’Oultremont (« l’invité », parfait dans son rôle cynique, cruel et vengeur du « RH » de service).

Ah! Ils méritaient bien les 5 rappels enthousiastes qui ont clôturé la représentation!

Jean Jauniaux, de retour de la Comédie Claude Volter

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Branché Culture

L’Invité, une sympathique comédie distrayante proposée pour cette fin d’année par la Comédie Royale Claude Volter

Avec l’Invité de David Pharao la Comédie Claude Volter a choisi de faire rire et sourire son public pour cette période de fêtes de fin d’année. Une comédie classique divertissante pour animer ce mois de décembre assez grisonnant.

Après 3 ans de chômage et de galère, Gérard est engagé pour un poste en Indonésie.

Afin de s’attirer les faveurs du nouvel employeur, il l’invite à dîner chez lui, au grand dam de sa femme, piètre cuisinière qui, affolée, demande au voisin, expert en communication, de les “coacher”. 

En moins de vingt-quatre heures, il va tout transformer : du menu à la décoration, du style de vie à la culture générale…( source Comédie Claude Volter) La pièce L’Invité a été jouée au Théâtre Edouard VII et au Théâtre des Mathurins en 2003-2004, avec Patrick Chesnais dans le rôle titre.

Elle a également été adaptée au cinéma en 2007. Cette fois c’est Michel de Warzee, Stéphanie Moriau, Frederik Haugness et Bernard d’Oultremont qui se chargent de lui donner vie, dans une mise en scène somme toute assez conventionnelle.

Et tous ces comédiens y mettent tout leur cœur et leur talent (Stéphanie en tête qui décidément est excellente dans tous les registres !) pour porter cette pièce amusante, certes, mais qui n’est tout de même pas de première jeunesse et assez prévisible dans son déroulement.

Distrayante et amusante, la pièce aborde les difficultés du monde impitoyable du travail avec justesse et drôlerie.

On partage le stress du chercheur d’emploi prêt à tout pour décrocher un job en Indonésie.

Dommage que l’on sente un peu trop venir les coups de théâtre, mais malgré tout on rit de bon cœur parce que ça reste du boulevard avec ses gags (parfois un peu gros) et son comique de répétition.

Néanmoins malgré ces quelques réserves qui concernent la pièce et n’impliquent en rien les excellents comédiens, on passe un bon moment de divertissement sans prétention ce qui après tout est le principal lorsqu’on vient applaudir une comédie.

L’Invité se joue dans ce sympathique théâtre de la Comédie Claude Volter jusqu’au 31/12, et se pose donc comme un excellent choix si vous voulez passer une soirée sous le signe de la bonne humeur.

Jean-Pierre Vanderlinden