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  Les Deux Papes
 


Du 29 Mars au 23 avril 2023

« Les Deux Papes »

de Anthony McCARTEN - Adaptation et traduction : Catherine CLAEYS

Une création mondiale en langue française


En désaccord avec la direction de l'Église Catholique, le Cardinal argentin Bergoglio, futur Pape François, demande en 2012 au pape Benoît XVI la permission de démissionner. Il compte prendre sa retraite tout en continuant à servir l'Église en tant que prêtre local. Benoît XVI convoque alors son plus sévère critique et futur successeur à Rome, afin de lui révéler son intention de quitter ses fonctions. 

Derrière les murs du Vatican, les deux hommes confrontent leurs valeurs et visions du monde afin de trouver un terrain d'entente pour plus d'un milliard de fidèles. 


Un duel théologique passionnant, entre fiction et réalité, interprété par deux « monstres sacrés » du théâtre. 


Avec : Michel de WARZÉE, Alexandre von SIVERS, Stéphanie MORIAU

Mise en scène : Stéphanie MORIAU

Décors : Serge Daems

Création lumière / Régie : Bruno SMIT

(Sous réserve de l’obtention des Droits d’Auteurs)



Presse :

« Les deux papes » à la Comédie Claude Volter: éblouissant!

En décidant de mettre en scène la pièce de Anthony McCarten, – déjà adaptée au cinéma par Fernando Meirelles(avec dans les rôles titres Anthony Hopkins & Jonathan Pryce )- , Stéphanie Moriau se lance un défi à la hauteur d’un talent qui se confirme une fois de plus ici et avec un éclat incontestable. Quelle réussite! On aurait aimé que l’auteur fut dans la salle de la Comédie Volter pour applaudir ses deux interprètes principaux Michel de Warzée et Alexandre von Sivers et ajouter ainsi à l’accueil enthousiaste qu’a réservé, lors de la première, le public du théâtre de Woluwé. La représentation fut parfaite en tous points. Subtilité, grâce, profondeur, intensité mettaient en valeur les échanges que le dramaturge britannique prête au pape Benoît XVI et à celui qui sera amené à lui succéder sous le nom de François 1er. Cette rencontre fictive, a été inspirée au dramaturge par cet épisode qui bouleversa le Vatican et ébranla l’église catholique: le pape Benoît XVI décide de mettre un terme anticipé à son pontificat. Il aura été ainsi, depuis le Moyen âge, le premier pape à avoir démissionné. Catherine Claeys (qui apparaît dans la scène initiale, incarnant le rôle d’une confidente de Benoît XVI, Soeur Brigitta) a remarquablement adapté le texte de l’auteur néo-zélandais, dont au théâtre Claude Volter le public assiste à une première mondiale en français.

Stéphanie Moriau résume l’argument de la pièce:  » En désaccord avec la direction de l’Église catholique, le Cardinal argentin Bergoglio, futur Pape François, demande en 2012 au pape Benoît XVI la permission de démissionner. Il compte prendre sa retraite tout en continuant à servir l’Église en tant que prêtre local. Benoît XVI convoque celui qui est alors son plus sévère critique afin de révéler son intention de quitter ses fonctions à celui qui lui succédera. » C’est ainsi, ajoute-t-elle que  » Derrière les murs du Vatican, les deux hommes confrontent leurs valeurs et visions du monde afin de trouver un terrain d’entente pour plus d’un milliard de fidèles. « 

Cette rencontre entre Benoît XVI et le Cardinal Bergoglio est fictive. La « réalité historique » est oblitérée au profit de la tension dramatique et narrative, indispensable à la dramaturgie de cet échange passionnant entre deux visions de l’église, entre deux êtres dont la fragilité, le doute, le passé, le questionnement, les remords et regrets apparaissent au fil de leur colloque singulier. Peut-être les caractères de l’un et l’autre souverains pontifes sont-ils sommairement représentés et mis en contexte: leur dialogue n’en a que plus de force, mettant à nu au-delà des conventions et des exige,ces du protocole, la confrontation de deux hommes avec leur charge, celle de 1,2 milliards de chrétiens dans un monde et une société qui échappent à leur entendement ( , dans un environnement clérical romain hostile et manoeuvrier (marqué notamment par les scandales financiers à la Banque du Vatican, la dissimulation des actes de pédophilie commis par des prêtres) mais surtout Il y a là, à partir des positions que doit prendre l’église (mariage des prêtres, mariages homosexuels, ) une invitation à débattre de ces questions, une fois le rideau tombé.

Quant à la pièce elle-même, elle est servie par une remarquable mise en scène de Stéphanie Moriau, nous le répétons volontiers ici. La force de la pièce s’articule par la formulation du débat entre les deux hommes d’église: Stéphanie Moriau (qui apparaît aussi dans le rôle de Soeur Sophia dans une scène d’introduction annonçant l’intention du Cardinal Bergoglio de démissionner) offre à chacun de ces comédiens exceptionnels que sont, Michel de Warzée et Alexandre von Sivers une dramaturgie qui leur permet d’incarner leurs personnages respectifs en déployant l’éventail inépuisable d’un nuancier de finesse et de subtilité. Servant magnifiquement les phases de ce « duel théologique », les comédiens arpentent le décor (signé Serge Daems) en martelant leur confrontation, en argumentant, en échangeant avec une justesse jamais démentie.

Jean Jauniaux, le 29 mars 2023

Sur le site de la Comédie Claude Volter:

« Les Deux Papes » de Anthony McCARTEN – Adaptation et traduction : Catherine CLAEYS

Du 29 Mars au 23 avril 2023/ Avec : Michel de WARZÉE, Alexandre von SIVERS, Stéphanie MORIAU /Mise en scène : Stéphanie MORIAU/ Décors : Serge Daems/Création lumière / Régie : Bruno SMIT/ secretariat@comedievolter.be / Av des Frères Legrain 98, 1150 Bruxelles

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À la Comédie Royale Claude Volter : Les deux Papes

JC Darman

30 March 2023

Une rencontre entre un cardinal et un pape qui veulent tous deux renoncer à leur ministère. De cette entrevue naitra une situation inédite et une mutation majeure de l’Église catholique. Brillante initiative de la Comédie Volter de présenter la création mondiale en langue française de cette excellente pièce écrite en 2017 par le néo-zélandais Anthony McCarten.

La notoriété de l’œuvre provient principalement de son adaptation pour le grand écran réalisée en 2019 par le brésilien Fernando Mereilles. Les deux rôles principaux y étaient tenus par Jonathan Pryce (le cardinal jésuite argentin Bergoglio, futur pape François) et Anthony Hopkins (le pape bavarois Benoît XVI). Si l’argument n’est bien entendu pas entièrement dépourvu d’un contenu théologal, Les deux Papes n’a cependant rien d’une autofiction rébarbative.

© CRCV

Sans lourdeur, la pièce aborde bon nombre des problèmes de société par le biais inattendu d’une confrontation entre un cardinal progressiste réformateur et un pape conservateur rétrograde. L’auteur parvient à conférer une note légère et même humoristique aux conversations (vraisemblables, mais néanmoins imaginaires) entre les deux ecclésiastiques. De même, malgré leurs sujets complexes, les dialogues intimistes avec leur nonne gouvernante et confidente respective amènent plus d’une fois à sourire. Le spectacle et incontestablement une réussite. D’abord, bien sûr, grâce à l’intelligence du dramaturge.

© CRCV

Mais une bonne part en revient également à la mise en scène adroite, allégeante et clarifiante de Stéphanie Moriau (qui tient aussi le rôle de sœur Sophia, religieuse au service du cardinal Bergoglio). La traduction-adaptation du texte anglais par Catherine Claeys (qui interprète aussi sœur Brigitta, gouvernante du pape Benoit) sonne juste. Les décors (éclairés par Bruno Smit) de Serge Daems combinent habilement le dénuement austère inattendu des deux premières scènes avec le faste de la chapelle Sixtine où le rideau tombe sur une finale inattendue.

Alexandre von Sievers, dans la robe du cardinal Bergoglio © CRCV

... et Michel de Warzée dans les habits papaux de Benoit XVI © CRCV

Quant aux interprètes principaux, Alexandre von Sivers (le cardinal Bergoglio) et Michel de Warzée (le pape Benoit XVI), ils sont remarquables. Il est vrai que ces deux acteurs sont les rescapés de cette poignée d’artistes qui font les jours les plus lumineux du théâtre belge depuis plusieurs années. Ici, leur talent transforme en une rencontre pleine d’empathie ce qui aurait pu s’avérer pour le spectateur un fastidieux affrontement manichéen entre deux visions antagonistes de l’Église. Les deux personnages souffrent tous deux d’un sentiment de culpabilité, mais pour des raisons fort différentes et les deux comédiens parviennent à diffuser cette ambivalence ambiguë avec un art consommé. Les regrets et la lassitude de Benoit XVIMichel de Warzée les fait ressentir avec beaucoup de retenue et de sensibilité. De son côté, Alexandre von Sivers transmet les aspirations et les reproches du cardinal avec une force intérieure bien perceptible.






Vidéo :




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